Les faits à retenir à 22h15 de la journée de jeudi :
· Le président Joe Biden s'est engagé à une transition "pacifique et ordonnée" avec Donald Trump
· La banque centrale américaine, la Fed, a abaissé son principal taux directeur d'un quart de point de pourcentage, le plaçant dans la fourchette de 4,50-4,75%, une décision prise à l'unanimité, au lendemain de la réélection de Donald Trump à la Maison Blanche.
· Le président russe Vladimir Poutine et Donald Trump ont tous les deux signalé être prêts à reprendre contact, après la victoire du républicain à la présidentielle américaine.
· Le futur président américain Donald Trump a téléphoné à plusieurs chefs d'Etat à la tête de pays qui entretiennent des relations étroites avec les Etats-Unis. Le républicain de 78 ans a notamment discuté avec la présidente mexicaine, la présidente de Commission européenne et le président israélien. Tous ont déclaré avoir eu une "bonne conversation" avec Donald Trump.
· Toute concession sur l'Ukraine à Vladimir Poutine serait "inacceptable" pour Kiev et "suicidaire" pour l'Europe, a prévenu le président ukrainien Volodymyr Zelensky dont le pays se bat depuis bientôt trois ans contre l'invasion russe.
· La Californie va convoquer une session d'urgence de son parlement pour se préparer à lutter contre d'éventuelles politiques "illégales" de Donald Trump, notamment concernant l'avortement, l'immigration et le changement climatique, a annoncé son gouverneur, Gavin Newsom.
Le résultat de l'élection présidentielle américaine, qui a vu la victoire de l'ex-président Donald Trump, n'aura "pas d'effet à court terme" sur les décisions prises par la banque centrale américaine, la Réserve fédérale (Fed), en termes de politique monétaire, a assuré jeudi le président de l'institution, Jerome Powell.
"A court terme, les élections n'auront aucun effet sur nos décisions", a assuré M. Powell, "nous ne savons pas quel sera le calendrier et le type de réformes à venir et donc non ne savons pas quels peuvent être les effets sur l'économie. Nous ne devinons pas, nous ne spéculons pas, nous ne supposons pas".
La banque centrale américaine, la Fed, a abaissé jeudi son principal taux directeur d'un quart de point de pourcentage, le plaçant dans la fourchette de 4,50-4,75%, une décision prise à l'unanimité, au lendemain de la réélection de Donald Trump à la Maison Blanche.
Cette nouvelle coupe, qui place les taux dans la fourchette de 4,50 à 4,75%, intervient après celle d'un demi-point en septembre - la première depuis mars 2020. "Les conditions du marché du travail se détendent dans l'ensemble" depuis plusieurs mois, après une période de pénurie de main d'œuvre qui avait contribué à tirer les prix vers le haut, a commenté le FOMC dans un communiqué publié jeudi, à l'issue d'une réunion débutée mercredi matin.
Quant à l'inflation, que la Fed a fait baisser en relevant ses taux pour faire ralentir la demande, elle "a fait des progrès dans son retour à l'objectif de 2% (...) mais reste élevée". Elle est tombée en septembre à son plus bas niveau depuis février 2021, à 2,1% sur un an, selon l'indice PCE, privilégié par la Fed.
Pour la faire ralentir, la Réserve fédérale avait relevé ses taux à leur plus haut depuis le début des années 2000, et les avait maintenus à ce niveau pendant plus d'un an, jusqu'en septembre. Mais Donald Trump a promis d'imposer des hausses généralisées de droits de douane, ce qui risque de faire rebondir l'inflation.
On en débat avec le politologue américain Yascha Mounk, Gérald Loftus, porte-parole des Democrats Abroad en Belgique et François Noudelmann, professeur de philosophie et littérature à NYU.
En parallèle, un focus de Quentin Warlop sur le vote des afro-américains.
Le futur président américain Donald Trump a téléphoné jeudi à plusieurs chefs d'Etat à la tête de pays qui entretiennent des relations étroites avec les Etats-Unis. Le républicain de 78 ans a notamment discuté avec la présidente mexicaine, la présidente de Commission européenne et le président israélien. Tous ont déclaré avoir eu une "bonne conversation" avec Donald Trump.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré avoir eu une "excellente" discussion avec le républicain, au cours de laquelle elle l'a félicité pour son élection. "Nous nous réjouissons de renforcer les liens entre l'UE et les États-Unis et de travailler ensemble sur les défis géopolitiques", a écrit Mme Von der Leyen sur X (ex-Twitter). "Nous avons parlé de défense, de l'Ukraine, de commerce et d'énergie."
Le président israélien Isaac Herzog a de son côté souhaité à Trump beaucoup de succès "au nom du peuple israélien", indique son cabinet. "Les deux dirigeants ont convenu de maintenir un contact étroit afin de renforcer la coopération gouvernementale et diplomatique de leurs deux pays et d'approfondir leur alliance à toute épreuve." Le futur président américain a exprimé "son amour et son soutien" à Israël, tandis que M. Herzog a souligné l'importance de libérer les otages israéliens détenus par le Hamas depuis plus de 400 jours.
La présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum, a quant à elle évoqué sur les réseaux sociaux une conversation téléphonique "très cordiale" avec Donald Trump. "Nous avons parlé des bonnes relations que le Mexique et les États-Unis entretiendront", a indiqué Mme Sheinbaum sur X. Hormis une photo souriante de la présidente, aucun autre détail n'a toutefois été mentionné. Par le passé, M. Trump a tenu des propos très durs à l'égard du Mexique, notamment en ce qui concerne ses frontières.
Le président russe Vladimir Poutine et Donald Trump ont tous les deux signalé jeudi être prêts à reprendre contact, après la victoire du républicain à la présidentielle américaine.
"Si quelqu'un veut reprendre contact, cela ne me dérange pas. Je suis prêt", a déclaré M. Poutine lors d'un forum, à propos de M. Trump. "Je voudrais profiter de cette occasion pour le féliciter pour son élection à la présidence des Etats-Unis".
"Je pense que nous allons nous parler", a quant à lui déclaré Donald Trump à propos de Vladimir Poutine jeudi, lors d'une interview accordée à NBC.
Le président élu a précisé qu'il avait déjà "probablement" parlé à 70 dirigeants étrangers depuis sa victoire à l'élection de mardi.
Avant le scrutin américain, M. Poutine avait publiquement déclaré qu'il préférerait voir Joe Biden, puis Kamala Harris, à la Maison Blanche, les jugeant plus "prévisibles" pour Moscou que le candidat républicain.
Selon un livre publié par le célèbre journaliste Bob Woodward, Donald Trump aurait parlé à Vladimir Poutine en secret jusqu'à sept fois depuis qu'il a quitté la Maison Blanche en 2021.
Le républicain aurait aussi envoyé en secret des tests de dépistage du Covid-19 à son homologue russe Vladimir Poutine lorsqu'il était à la Maison Blanche et en pleine pandémie de coronavirus.
Jeudi, le maître du Kremlin a assuré qu'il était impressionné par la façon dont M. Trump s'est comporté lors d'une tentative d'assassinat l'ayant raté de justesse lors d'un meeting en juillet.
"Il s'est avéré être une personne courageuse", a déclaré M. Poutine.
"Les gens montrent qui ils sont dans des circonstances extraordinaires. C'est là qu'une personne se révèle. Et il s'est comporté, à mon avis, de manière très correcte, courageuse. Comme un homme", a lancé M. Poutine.
M. Trump s'est vu reprocher à plusieurs reprises ses propos laudateurs à l'adresse de M. Poutine.
Joe Biden s'engage à une transition "pacifique et ordonnée" avec Donald Trump
La Banque centrale américaine, la Fed, devrait annoncer ce jeudi une nouvelle baisse de ses taux, un mouvement engagé en septembre à la faveur de la baisse de l'inflation, et qui devrait se prolonger au lendemain de la réélection de Donald Trump.
"Nous tablons toujours sur une baisse, au moins en novembre", a déclaré Diane Swonk, cheffe économiste pour KPMG, dans un entretien à l'AFP.
Les taux se situent actuellement dans la fourchette de 4,75 à 5,00%. Une coupe d'un quart de point de pourcentage est majoritairement anticipée par les marchés, selon l'évaluation de CME Groupe.
La réunion du Comité de politique monétaire (FOMC) a repris ce jeudi. Elle avait débuté mercredi, et non mardi comme c'est habituellement le cas, décalée d'une journée en raison de l'élection.
La décision sera publiée jeudi à 14h00, (20h00 en Belgique) et le président de la Fed, Jerome Powell, tiendra une conférence de presse plus tard.
La victoire de Donald Trump ne devrait pas influencer la décision.
"Il est peu probable que la Fed change de cap à court terme: elle n'ajustera pas sa politique en prévision des politiques qui n'ont pas encore été dévoilées par le nouveau gouvernement", a commenté Ben May, directeur de la recherche macroéconomique pour Oxford Economics.
Droits de douane
Donald Trump a promis d'imposer des hausses généralisées de droits de douane, ce qui risque de faire rebondir l'inflation. Au grand dam de la Fed, qui lutte pour la faire baisser.
"Le résultat des élections a réduit la possibilité d'une nouvelle baisse lors des prochaines réunions", estiment ainsi Samuel Tombs et Oliver Allen, économistes pour Pantheon Macroeconomics.
Et Jerome Powell "se gardera de donner des signaux forts sur l'orientation future de la politique monétaire".
Jerome Powell, qui avait été choisi en 2012 par l'ancien président démocrate Barack Obama pour entrer au Conseil des gouverneurs de la Fed, en avait été promu président en 2018 par Donald Trump.
Mais celui-ci avait ensuite critiqué avec véhémence les actions de la Fed et de son président, qui ne baissaient pas suffisamment les taux à son goût, rompant avec la tradition de respect et indépendance du pouvoir politique vis-à-vis de l'institut monétaire.
Malgré cette relation tumultueuse, et son souhait de peser sur les décisions de la Fed, Donald Trump avait signalé en juillet qu'il pourrait laisser Jerome Powell aller jusqu'au bout de son mandat à la tête de la Fed, en 2026.
Économie "résiliente"
La Réserve fédérale a commencé en septembre à abaisser ses taux, qu'elle maintenait depuis juillet 2023 à leur plus haut niveau en plus de 20 ans, afin de faire baisser l'inflation. Elle avait opté, pour cette première coupe depuis mars 2020, pour une baisse d'un demi-point de pourcentage.
Washington a récemment publié une flopée d'indicateurs, montrant une économie solide, mais s'éloignant de l'euphorie post-Covid.
"D'une manière générale, l'économie américaine semble assez résiliente et le marché du travail toujours très bon", a déclaré à l'AFP Jim Bullard, ancien président de la Fed de Saint-Louis.
La croissance du PIB au troisième trimestre a déçu, mais reste près de deux fois plus forte que celle de la zone euro, à 2,8% en rythme annualisé.
Les créations d'emplois ont elles été, en octobre, au plus bas depuis décembre 2020, à cause d'ouragans qui ont frappé le pays et de plusieurs grèves, notamment chez Boeing.
L'inflation a elle évolué dans le bon sens, tombant en septembre à son plus bas niveau depuis février 2021, à 2,1% sur un an, selon l'indice PCE, privilégié par la Fed, qui veut le ramener à 2%, niveau considéré comme sain pour l'économie.
Pour Jim Bullard, désormais doyen de la Daniels School of Business de l'Université Purdue, la Fed a réalisé un "atterrissage en douceur": une baisse de l'inflation sans provoquer de récession.