Elections présidentielles USA : direct du jeudi 7 novembre

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Alain Lechien
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Les faits à retenir à 22h15 de la journée de jeudi :

·        Le président Joe Biden s'est engagé à une transition "pacifique et ordonnée" avec Donald Trump

·        La banque centrale américaine, la Fed, a abaissé son principal taux directeur d'un quart de point de pourcentage, le plaçant dans la fourchette de 4,50-4,75%, une décision prise à l'unanimité, au lendemain de la réélection de Donald Trump à la Maison Blanche.

·        Le président russe Vladimir Poutine et Donald Trump ont tous les deux signalé être prêts à reprendre contact, après la victoire du républicain à la présidentielle américaine.

·        Le futur président américain Donald Trump a téléphoné à plusieurs chefs d'Etat à la tête de pays qui entretiennent des relations étroites avec les Etats-Unis. Le républicain de 78 ans a notamment discuté avec la présidente mexicaine, la présidente de Commission européenne et le président israélien. Tous ont déclaré avoir eu une "bonne conversation" avec Donald Trump.

·        Toute concession sur l'Ukraine à Vladimir Poutine serait "inacceptable" pour Kiev et "suicidaire" pour l'Europe, a prévenu le président ukrainien Volodymyr Zelensky dont le pays se bat depuis bientôt trois ans contre l'invasion russe.

·        La Californie va convoquer une session d'urgence de son parlement pour se préparer à lutter contre d'éventuelles politiques "illégales" de Donald Trump, notamment concernant l'avortement, l'immigration et le changement climatique, a annoncé son gouverneur, Gavin Newsom.

Alain Lechien
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Jerome Powell, patron de la Réserve fédérale : l'élection n'aura "pas d'effet à court terme" sur les décisions de la banque centrale

Le résultat de l'élection présidentielle américaine, qui a vu la victoire de l'ex-président Donald Trump, n'aura "pas d'effet à court terme" sur les décisions prises par la banque centrale américaine, la Réserve fédérale (Fed), en termes de politique monétaire, a assuré jeudi le président de l'institution, Jerome Powell.

"A court terme, les élections n'auront aucun effet sur nos décisions", a assuré M. Powell, "nous ne savons pas quel sera le calendrier et le type de réformes à venir et donc non ne savons pas quels peuvent être les effets sur l'économie. Nous ne devinons pas, nous ne spéculons pas, nous ne supposons pas".

La banque centrale américaine, la Fed, a abaissé jeudi son principal taux directeur d'un quart de point de pourcentage, le plaçant dans la fourchette de 4,50-4,75%, une décision prise à l'unanimité, au lendemain de la réélection de Donald Trump à la Maison Blanche. 

Cette nouvelle coupe, qui place les taux dans la fourchette de 4,50 à 4,75%, intervient après celle d'un demi-point en septembre - la première depuis mars 2020. "Les conditions du marché du travail se détendent dans l'ensemble" depuis plusieurs mois, après une période de pénurie de main d'œuvre qui avait contribué à tirer les prix vers le haut, a commenté le FOMC dans un communiqué publié jeudi, à l'issue d'une réunion débutée mercredi matin. 

Quant à l'inflation, que la Fed a fait baisser en relevant ses taux pour faire ralentir la demande, elle "a fait des progrès dans son retour à l'objectif de 2% (...) mais reste élevée". Elle est tombée en septembre à son plus bas niveau depuis février 2021, à 2,1% sur un an, selon l'indice PCE, privilégié par la Fed. 

Pour la faire ralentir, la Réserve fédérale avait relevé ses taux à leur plus haut depuis le début des années 2000, et les avait maintenus à ce niveau pendant plus d'un an, jusqu'en septembre. Mais Donald Trump a promis d'imposer des hausses généralisées de droits de douane, ce qui risque de faire rebondir l'inflation. 

Alain Lechien
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La Californie se prépare à lutter contre les politiques "illégales" de Donald Trump
La Californie va convoquer une session d'urgence de son parlement pour se préparer à lutter contre d'éventuelles politiques "illégales" de Donald Trump, notamment concernant l'avortement, l'immigration et le changement climatique, a annoncé jeudi son gouverneur, Gavin Newsom.

"Les libertés qui nous sont chères en Californie sont attaquées, et nous ne resterons pas inactifs", a déclaré le démocrate dans un communiqué.   Donald Trump a été réélu à la Maison Blanche avec un programme promettant des expulsions massives d'immigrés clandestins, et un désengagement des énergies renouvelables au profit du secteur pétrolier.   

Les défenseurs du droit à l'avortement attendent également les résultats complets des élections de mardi avec inquiétude. Car si le parti républicain contrôle à la fois le Sénat et la Chambre des représentants, il pourrait adopter des restrictions nationales, voire une interdiction pure et simple de l'IVG.   

Lors du premier mandat de Donald Trump, la Californie s'était déjà érigée en cheffe de file de l'opposition au milliardaire républicain. Selon le New York Times, elle avait intenté plus de 120 actions en justice contre son gouvernement.   Avec ses 39 millions d'habitants, l'Etat le plus peuplé du pays reste un bastion démocrate. Berceau de la tech américaine et des énergies renouvelables, il est aussi une des locomotives économiques de l'Amérique.   

La session parlementaire extraordinaire à venir débutera le 2 décembre. Elle doit permettre de prévoir un budget dédié à contester en justice les futures politiques de l'administration Trump.   

"La Californie a déjà été confrontée à ce défi et nous savons comment y répondre", a expliqué M. Newsom. "Nous sommes prêts à nous battre devant les tribunaux et nous ferons tout ce qui est nécessaire pour que les Californiens disposent du soutien et des ressources dont ils ont besoin pour prospérer".
Alain Lechien
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Sur La Première, débat sur le thème : Le wokisme a-t-il affaibli le parti démocrate ? Est-ce une des explications de la défaite de Kamala Harris ?

On en débat avec le politologue américain Yascha Mounk, Gérald Loftus, porte-parole des Democrats Abroad en Belgique et François Noudelmann, professeur de philosophie et littérature à NYU.

En parallèle, un focus de Quentin Warlop sur le vote des afro-américains.

Alain Lechien
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Donald Trump  Trump a eu de "bonnes conversations" avec les dirigeants de l'UE, du Mexique et d'Israël

Le futur président américain Donald Trump a téléphoné jeudi à plusieurs chefs d'Etat à la tête de pays qui entretiennent des relations étroites avec les Etats-Unis. Le républicain de 78 ans a notamment discuté avec la présidente mexicaine, la présidente de Commission européenne et le président israélien. Tous ont déclaré avoir eu une "bonne conversation" avec Donald Trump.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré avoir eu une "excellente" discussion avec le républicain, au cours de laquelle elle l'a félicité pour son élection. "Nous nous réjouissons de renforcer les liens entre l'UE et les États-Unis et de travailler ensemble sur les défis géopolitiques", a écrit Mme Von der Leyen sur X (ex-Twitter). "Nous avons parlé de défense, de l'Ukraine, de commerce et d'énergie.

Le président israélien Isaac Herzog a de son côté souhaité à Trump beaucoup de succès "au nom du peuple israélien", indique son cabinet. "Les deux dirigeants ont convenu de maintenir un contact étroit afin de renforcer la coopération gouvernementale et diplomatique de leurs deux pays et d'approfondir leur alliance à toute épreuve." Le futur président américain a exprimé "son amour et son soutien" à Israël, tandis que M. Herzog a souligné l'importance de libérer les otages israéliens détenus par le Hamas depuis plus de 400 jours. 

La présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum, a quant à elle évoqué sur les réseaux sociaux une conversation téléphonique "très cordiale" avec Donald Trump. "Nous avons parlé des bonnes relations que le Mexique et les États-Unis entretiendront", a indiqué Mme Sheinbaum sur X. Hormis une photo souriante de la présidente, aucun autre détail n'a toutefois été mentionné. Par le passé, M. Trump a tenu des propos très durs à l'égard du Mexique, notamment en ce qui concerne ses frontières.

Alain Lechien
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Vladimir Poutine et Donald Trump sont prêts à se parler

Le président russe Vladimir Poutine et Donald Trump ont tous les deux signalé jeudi être prêts à reprendre contact, après la victoire du républicain à la présidentielle américaine.

"Si quelqu'un veut reprendre contact, cela ne me dérange pas. Je suis prêt", a déclaré M. Poutine lors d'un forum, à propos de M. Trump. "Je voudrais profiter de cette occasion pour le féliciter pour son élection à la présidence des Etats-Unis".

"Je pense que nous allons nous parler", a quant à lui déclaré Donald Trump à propos de Vladimir Poutine jeudi, lors d'une interview accordée à NBC.

Le président élu a précisé qu'il avait déjà "probablement" parlé à 70 dirigeants étrangers depuis sa victoire à l'élection de mardi.

Avant le scrutin américain, M. Poutine avait publiquement déclaré qu'il préférerait voir Joe Biden, puis Kamala Harris, à la Maison Blanche, les jugeant plus "prévisibles" pour Moscou que le candidat républicain.

Selon un livre publié par le célèbre journaliste Bob Woodward, Donald Trump aurait parlé à Vladimir Poutine en secret jusqu'à sept fois depuis qu'il a quitté la Maison Blanche en 2021.

Le républicain aurait aussi envoyé en secret des tests de dépistage du Covid-19 à son homologue russe Vladimir Poutine lorsqu'il était à la Maison Blanche et en pleine pandémie de coronavirus.

Jeudi, le maître du Kremlin a assuré qu'il était impressionné par la façon dont M. Trump s'est comporté lors d'une tentative d'assassinat l'ayant raté de justesse lors d'un meeting en juillet.

"Il s'est avéré être une personne courageuse", a déclaré M. Poutine.

"Les gens montrent qui ils sont dans des circonstances extraordinaires. C'est là qu'une personne se révèle. Et il s'est comporté, à mon avis, de manière très correcte, courageuse. Comme un homme", a lancé M. Poutine.

M. Trump s'est vu reprocher à plusieurs reprises ses propos laudateurs à l'adresse de M. Poutine.

Mise à jour 07/11/2024 09:37
Alain Lechien
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Donald Trump n'empêchera pas la France et l'UE de rester "pleinement mobilisées" sur le climat, assure le gouvernement français
L'Union européenne et la France resteront "complètement mobilisées et engagées sur le climat" quelle que soit l'attitude des Etats-Unis avec le retour de Donald Trump au pouvoir, a assuré jeudi le gouvernement français.

"Quoi que prendront comme décisions les Etats-Unis, la France et l'Union européenne resteront complètement mobilisées et engagées sur le climat", a-t-on fait valoir dans l'entourage de la ministre française de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, à quelques jours de la COP29 à Bakou.  

"Il y a un signal politique qui a été envoyé par l'élection de Donald Trump, mais je ne peux pas imaginer qu'on baisse l'ambition collective et la mobilisation collective", a poursuivi la même source auprès de journalistes.   

"Parce que ce qui a été bien reconnu par exemple dans l'accord de Dubaï (2023), c'est le consensus scientifique : on doit baisser par exemple nos émissions de 43% (d'ici 2030) si on veut respecter la limite des 1,5°C sur laquelle on s'est mis d'accord lors de l'accord de Paris et qu'on a constamment réitérée depuis", a-t-on fait valoir.   

Le président français Emmanuel Macron sera toutefois absent à Bakou, tout comme le chancelier allemand Olaf Scholz et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Le Premier ministre britannique Keir Starmer et l'Espagnol Pedro Sánchez sont en revanche attendus au sommet de dirigeants les 12-13 novembre.   
Alain Lechien
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La banque centrale américaine abaisse ses taux d'un quart de point au lendemain de la réélection de Donald Trump à la Maison Blanche
La banque centrale américaine, la Fed, a abaissé jeudi son principal taux directeur d'un quart de point de pourcentage, le plaçant dans la fourchette de 4,50-4,75%, une décision prise à l'unanimité, au lendemain de la réélection de Donald Trump à la Maison Blanche.

"Les conditions du marché du travail se détendent", tandis que "l'inflation a fait des progrès dans son retour à l'objectif de 2% (...) mais reste élevée", a commenté le Comité de politique monétaire de la Fed, le FOMC, dans un communiqué publié à l'issue d'une réunion débutée mercredi matin.

Alain Lechien
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Joe Biden s'engage à une transition "pacifique et ordonnée" avec Donald Trump

Dans une courte allocution au ton solennel, Joe Biden s'est engagé jeudi à assurer une transition "pacifique et ordonnée" avec Donald Trump, son prédécesseur et bientôt successeur à la Maison Blanche, dont le retour est pour lui une terrible humiliation.

"J'espère que nous pourrons, peu importe pour qui nous votons, nous considérer comme des concitoyens et pas comme des adversaires. Faire baisser la température" dans un pays à cran, a-t-il dit lors de ce premier discours depuis la victoire éclatante du républicain à l'élection présidentielle.

S'exprimant dans la roseraie de la Maison Blanche, il a tenté de remonter le moral des ministres et conseillers assis face à lui, qui l'ont applaudi et ovationné, avec des mines fermées.

Humiliation

"C'est un moment difficile. Vous souffrez (...) N'oubliez pas tout ce que nous avons accompli. Cela a été une présidence historique", a assuré le chef d'Etat octogénaire, dont le bilan économique et diplomatique pourrait être en bonne partie détricoté par son successeur. 

"Nous avons perdu cette bataille, mais l'Amérique dont vous rêvez exige que vous vous releviez", a dit Joe Biden, qui achève cinquante années de vie politique par une humiliation planétaire. 

Le président sortant avait laissé sa place de candidat en juillet à sa vice-présidente Kamala Harris. 

Un court extrait traduit en français de la déclaration de Joe Biden
Mise à jour 07/11/2024 08:34
Alain Lechien
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Les expulsions massives d'immigrés promises par Donald Trump pourraient provoquer une réaction en chaîne (par AFP)
C'est la plus vertigineuse de ses promesses de campagne : lancer la plus vaste opération d'expulsions d'immigrés en situation irrégulière de l'Histoire américaine. Mais le projet de Donald Trump risque de se heurter à une cascade de problèmes économiques et juridiques.

"Le discours est une chose et l'application en est une autre", assène Stephen Yale-Loehr, professeur de droit de l'immigration à l'université de Cornell, alors que le nombre d'étrangers en situation irrégulière aux Etats-Unis est estimé à quelque 12 ou 13 millions.

Compte tenu des protections juridiques accordées par la Constitution américaine à toute personne, quelle que soit sa nationalité, "Trump ne peut pas simplement arrêter des gens et les expulser le lendemain", explique-t-il à l'AFP.

Les personnes en situation irrégulière doivent d'abord être présentées à un juge qui statuera sur leur demande de rester aux Etats-Unis. Or, "il y a déjà un stock de 3,6 millions de dossiers en souffrance dans nos tribunaux d'immigration", pour environ 700 juges, indique Stephen Yale-Loehr.

"Il faudrait donc recruter des milliers de nouveaux juges", sans compter les agents de la police de l'immigration (ICE) pour arrêter les sans-papiers, la construction de nouveaux centres de détention et les avions pour les expulser, énumère-t-il.

"Rien que cet appareil bureaucratique nécessaire pour tenter de conduire un projet d'expulsion massive prendra du temps et de l'argent de la part du Congrès", insiste le spécialiste, doutant que même une majorité républicaine soit prête à débourser les dizaines, voire les centaines de milliards de dollars requis pour une opération de cette ampleur.

Une étude publiée en octobre par l'ONG American Immigration Council en évalue le coût global à 88 milliards de dollars par an, soit 967,9 milliards sur plus d'une décennie.

"N'importe où dans le pays"

"Un plan d'expulsions massives serait difficile à appliquer immédiatement dans sa totalité", en raison notamment de ce coût "dissuasif", relève Nayna Gupta, directrice de la politique de l'American Immigration Council.

Mais cela ne suffira pas à convaincre la future administration d'y renoncer, estime-t-elle, soulignant les déclarations en ce sens de responsables de la campagne de Donald Trump dans les heures qui ont suivi l'annonce de sa victoire.

"Cela veut certainement dire qu'il peut prendre des mesures immédiates pour expulser les personnes sans papiers les plus vulnérables", c'est-à-dire les quelque 1,5 million d'étrangers déjà visés par des ordres définitifs d'éloignement et vivant sous la supervision des services d'immigration, précise Nayna Gupta.

"Le système de contrôle de l'immigration peut à bien des égards être décentralisé", en s'appuyant sur des services d'immigration locaux qui se sentiraient "encouragés et habilités par une présidence et un discours de ce type à trouver des gens dont ils pourraient immédiatement engager les procédures d'expulsion", poursuit-elle. "Cela pourrait arriver n'importe où dans le pays".

De plus, Donald Trump pourrait être tenté d'"utiliser l'armée pour accélérer son plan d'expulsions massives" afin de pallier le manque d'agents fédéraux d'immigration ou de la police locale, une option évoquée par certains de ses proches les plus conservateurs, rappelle la responsable de l'ONG.

Un recours à la force militaire pour des opérations de maintien de l'ordre soulèverait inévitablement des contestations juridiques.

L'estimation de 88 milliards par an ne porte que sur les coûts directs de ce plan, selon le rapport de l'American Immigration Council.

La plupart des études économiques tablent en cas d'expulsions à grande échelle d'étrangers en situation irrégulière sur une réduction de la main d'oeuvre, en particulier dans certains secteurs, et une hausse des salaires et de l'inflation.

Cela se traduirait, selon l'ONG, par une réduction du PIB des Etats-Unis de 4,2 % à 6,8 %, comparable au recul de 4,3 % lors de la récession de 2007-2009.

Alain Lechien
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L'élection de Trump, prélude au retour des guerres commerciales? (en 5 questions par AFP)
"Pour moi 'droits de douane' sont de très jolis mots", avait déclaré Donald Trump pendant sa campagne. Et pour cause: le président élu des Etats-Unis veut en réintroduire sur l'ensemble des importations, au risque de relancer des guerres commerciales tous azimuts.

Au-delà d'une hausse de 10 à 20% des droits sur l'ensemble des produits importés aux Etats-Unis, l'ex-président qui va le redevenir entend bien cibler plus spécifiquement la Chine, avec cette fois 60% de droits de douane.

Peut-il agir comme il le souhaite?

Les lois américaines donnent les outils nécessaires au président pour mettre en place des droits de douane par décrets, comme Donald Trump a pu le faire à plusieurs reprises durant son premier mandat, sur l'acier et l'aluminium chinois comme européens par exemple.

Joe Biden l'a aussi fait avec son approche ciblée sur certains produits chinois.

Avec pour Donald Trump une possible marge de manoeuvre supplémentaire: il pourrait bénéficier de la majorité absolue à la Chambre des représentants, en plus de celle déjà acquise au Sénat

Comment réagiront les autres Etats?

"Si vous appliquez des droits de douane de manière indiscriminée, visant tant les alliés que les concurrents, cela risque d'être un problème", estime Jeffrey Schott, du centre de réflexion Peterson Institute for International Economics.

Une telle décision irait "à l'encontre des obligations liées à l'OMC (Organisation mondiale du commerce) ou aux accords de libre-échange et entraînerait, comme dans le passé, des représailles de la part des pays étrangers", souligne-t-il à l'AFP.

Durant son premier mandat, les droits de douane appliqués à des produits chinois et européens avaient entraîné des représailles de Pékin et Bruxelles. Mais d'un côté comme de l'autre, il s'agissait d'une réponse qui se voulait proportionnée. Difficile pour l'heure d'imaginer quel serait l'impact d'une hausse généralisée des droits de douane.

Quels sont les recours internationaux?

En principe, l'OMC est là pour s'assurer que les conditions d'accès aux marchés sont équivalentes entre les Etats et pour réduire progressivement les obstacles au libre-échange. En l'espèce, les droits de douane ont toujours été considérés comme un obstacle majeur.

L'OMC dispose d'un organe de règlement des différends devant lequel un Etat peut déposer un recours. Mais le système "est cassé", regrette Jeffrey Schott. 

"En théorie, une procédure peut être lancée et avancer mais sera au final bloquée et rendue inutile par une simple procédure d'appel par les Etats-Unis, or il n'y a pas d'organe d'appel pour entendre l'affaire", précise le chercheur.

Quels risques pour l'économie américaine?

La simple application de droits de douane à l'ensemble des produits entrant aux Etats-Unis aura un coût certain, a alerté la Tax Foundation, estimant à 525 milliards de dollars annuels la hausse des prélèvements que devra payer le consommateur américain.

Car les entreprises dépendent fortement des produits importés pour "pouvoir offrir à leurs clients une variété de produits à des prix abordables", fait valoir à l'AFP Jonathan Gold, vice-président de la NRF, la fédération nationale du commerce de détail. Pour lui, "cette taxe sera in fine prélevée dans les poches des consommateurs sous la forme d'une augmentation des prix".

Selon Tax Foundation, cela entraînerait aussi 0,8 point de pourcentage de PIB en moins et 684.000 emplois détruits.

 Tensions commerciales sans limites?

Lors de son premier mandat, la mise en place de droits de douane visait avant tout à disposer d'un atout pour imposer de nouvelles négociations avec différents partenaires commerciaux. Donald Trump s'est toujours présenté comme un expert en accords et son premier objectif était de parvenir à en obtenir.

En la matière, il s'est félicité d'un accord commercial avec la Chine qui visait théoriquement à rééquilibrer la balance commerciale entre les deux premières économies mondiales en échange de la levée progressive des droits mis en place. En réalité ce rééquilibrage ne s'est pas réellement matérialisé, même si le déficit commercial américain vis-à-vis de la Chine a globalement cessé de progresser.

Cette fois, les droits de douane se veulent une alternative à la baisse d'impôts supplémentaire que Donald Trump souhaite mettre en place, ce qui leur donne un caractère potentiellement plus pérenne et risque d'accentuer la fragmentation de l'économie mondiale que craint le Fonds monétaire international (FMI).

Alain Lechien
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Les républicains veulent de nouvelles négociations commerciales avec Pékin
La mise en place de droits de douane particulièrement élevés sur les produits chinois importés aux Etats-Unis, doivent permettre de forcer Pékin à revenir à la table des négociations commerciales, a estimé ce jeudi l'ancien secrétaire du Trésor Steven Mnuchin.


Durant son premier mandat, M. Trump avait imposé une série de droits de douane sur des produits chinois avec pour objectif de forcer Pékin à négocier l'achat de produits américains, en vue de rééquilibrer une balance commerciale largement déficitaire pour les Etats-Unis concernant les échanges bilatéraux.

Signé en janvier 2020, il prévoyait notamment l'achat de 200 milliards de dollars de produits et services américains par la Chine en 2020 et 2021 mais la pandémie de Covid-19 avait freiné l'atteinte des objectifs.

Le président élu a annoncé durant sa campagne vouloir imposer des droits de douane de 10 à 20% sur l'ensemble des produits entrant aux Etats-Unis, notamment pour financer la baisse d'impôts qu'il souhaite également réaliser, mais ces droits monteraient jusque 60% voire 100% concernant les produits chinois.

"Nous avons des échanges commerciaux à sens unique. Notre marché est totalement ouvert à leur commerce et leurs investissements, le leur est fermé. Si nous réussissons à l'ouvrir, ce peut être une formidable opportunité pour les entreprises américaines", a souligné M. Mnuchin.

Concernant les baisses d'impôts, l'ex-secrétaire au Trésor a estimé qu'elles ne devaient être se faire de manière indiscriminée pour toutes les entreprises mais cibler en premier lieu "de manière à soutenir l'industrie américaine et les emplois américains".

"15% (d'impôt sur les sociétés, NDLR) est notre objectif mais comme l'a dit le président Trump, si l'impôt sur les sociétés doit être réduit ce ne sera pas de manière non ciblée", a assuré M. Mnuchin.

Interrogé sur la baisse de 2.000 milliards de dollars annuels de baisse des dépenses fédérales, qui a été notamment présenté comme un objectif par Elon Musk, M. Mnuchin a estimé qu'il serait "plus réaliste d'estimer que cette baisse de 2.000 milliards se fera sur le long terme".

Enfin, l'ancien secrétaire au Trésor a assuré qu'il était nécessaire de "remettre en place l'ensemble des sanctions. Les sanctions contre la Russie et l'Iran ont eu un réel impact, alors qu'aujourd'hui l'Iran vend des millions de barils de pétrole par jour, il faut stopper ça".

Alain Lechien
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La Banque centrale américaine est prête à une nouvelle baisse des taux, au lendemain de l'élection de Donald Trump 

La Banque centrale américaine, la Fed, devrait annoncer ce jeudi une nouvelle baisse de ses taux, un mouvement engagé en septembre à la faveur de la baisse de l'inflation, et qui devrait se prolonger au lendemain de la réélection de Donald Trump.

"Nous tablons toujours sur une baisse, au moins en novembre", a déclaré Diane Swonk, cheffe économiste pour KPMG, dans un entretien à l'AFP.

Les taux se situent actuellement dans la fourchette de 4,75 à 5,00%. Une coupe d'un quart de point de pourcentage est majoritairement anticipée par les marchés, selon l'évaluation de CME Groupe.

La réunion du Comité de politique monétaire (FOMC) a repris ce jeudi. Elle avait débuté mercredi, et non mardi comme c'est habituellement le cas, décalée d'une journée en raison de l'élection.

La décision sera publiée jeudi à 14h00, (20h00 en Belgique) et le président de la Fed, Jerome Powell, tiendra une conférence de presse plus tard.

La victoire de Donald Trump ne devrait pas influencer la décision.

"Il est peu probable que la Fed change de cap à court terme: elle n'ajustera pas sa politique en prévision des politiques qui n'ont pas encore été dévoilées par le nouveau gouvernement", a commenté Ben May, directeur de la recherche macroéconomique pour Oxford Economics.

Droits de douane

Donald Trump a promis d'imposer des hausses généralisées de droits de douane, ce qui risque de faire rebondir l'inflation. Au grand dam de la Fed, qui lutte pour la faire baisser.

"Le résultat des élections a réduit la possibilité d'une nouvelle baisse lors des prochaines réunions", estiment ainsi Samuel Tombs et Oliver Allen, économistes pour Pantheon Macroeconomics.

Et Jerome Powell "se gardera de donner des signaux forts sur l'orientation future de la politique monétaire".

Jerome Powell, qui avait été choisi en 2012 par l'ancien président démocrate Barack Obama pour entrer au Conseil des gouverneurs de la Fed, en avait été promu président en 2018 par Donald Trump.

Mais celui-ci avait ensuite critiqué avec véhémence les actions de la Fed et de son président, qui ne baissaient pas suffisamment les taux à son goût, rompant avec la tradition de respect et indépendance du pouvoir politique vis-à-vis de l'institut monétaire.

Malgré cette relation tumultueuse, et son souhait de peser sur les décisions de la Fed, Donald Trump avait signalé en juillet qu'il pourrait laisser Jerome Powell aller jusqu'au bout de son mandat à la tête de la Fed, en 2026.

Économie "résiliente"

La Réserve fédérale a commencé en septembre à abaisser ses taux, qu'elle maintenait depuis juillet 2023 à leur plus haut niveau en plus de 20 ans, afin de faire baisser l'inflation. Elle avait opté, pour cette première coupe depuis mars 2020, pour une baisse d'un demi-point de pourcentage.

Washington a récemment publié une flopée d'indicateurs, montrant une économie solide, mais s'éloignant de l'euphorie post-Covid.

"D'une manière générale, l'économie américaine semble assez résiliente et le marché du travail toujours très bon", a déclaré à l'AFP Jim Bullard, ancien président de la Fed de Saint-Louis.

La croissance du PIB au troisième trimestre a déçu, mais reste près de deux fois plus forte que celle de la zone euro, à 2,8% en rythme annualisé.

Les créations d'emplois ont elles été, en octobre, au plus bas depuis décembre 2020, à cause d'ouragans qui ont frappé le pays et de plusieurs grèves, notamment chez Boeing.

L'inflation a elle évolué dans le bon sens, tombant en septembre à son plus bas niveau depuis février 2021, à 2,1% sur un an, selon l'indice PCE, privilégié par la Fed, qui veut le ramener à 2%, niveau considéré comme sain pour l'économie.

Pour Jim Bullard, désormais doyen de la Daniels School of Business de l'Université Purdue, la Fed a réalisé un "atterrissage en douceur": une baisse de l'inflation sans provoquer de récession.


Alain Lechien
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L'essentiel de l'information à 16h:

  • Joe Biden doit s'exprimer à 17h (heure belge) ce jeudi après la victoire de Donald Trump
  • Le comptage des voix est encore en cours dans deux Etats selon les chiffres récoltés par l'agence Associated Press : le Nevada et l'Arizona
Ambroise Carton
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Des "concessions" à Poutine sur l'Ukraine seraient "suicidaires" pour l'Europe, prévient Zelensky
Toute concession sur l'Ukraine à Vladimir Poutine serait "inacceptable" pour Kiev et "suicidaire" pour l'Europe, a prévenu jeudi le président ukrainien Volodymyr Zelensky dont le pays se bat depuis bientôt trois ans contre l'invasion russe.

"Certains d'entre vous, ici présents, ont vivement recommandé à l'Ukraine de faire des +concessions+ à Poutine. C'est inacceptable pour l'Ukraine et suicidaire pour toute l'Europe", a lancé M. Zelensky dans un discours prononcé devant les dirigeants européens rassemblés à Budapest, dont l'AFP a obtenu une copie.

"Il ne faut pas s'imaginer qu'en faisant preuve de faiblesse ou en sacrifiant certaines positions européennes ou la position d'un pays européen, on peut acheter la paix", a renchéri le président ukrainien. 

Il a mis en garde les Européens contre toute baisse de pression sur le dirigeant russe.
Ambroise Carton